Conçu par Peclers Paris, le thème de la nouvelle saison de Maison&Objet, TECH EDEN : un nouvel éveil naturel, explore l’évolution profonde de la relation entre science et nature, comme socle d’un avenir durable et souhaitable. Dans INSPIRE ME!, le forum d’inspiration du salon, Peclers Paris scénarise les possibles applications aux domaine de l’hospitalité de cette réconciliation entre science et nature. Rencontre avec quelques un des contributeurs du forum…
Rencontrez aujourd’hui Infrastructure Studio : design total.
Design d’objet, mobilier, scénographie, vêtement : qu’est-ce qu’Infrastructure Studio ?
Infrastructure Studio, est un studio de création pluridisciplinaire qui s’étend sur plusieurs domaines du design et de l’architecture. Le studio se spécialise dans une variété de supports, y compris le design d’objets, de mobilier, la scénographie, et la création de vêtements.
Nous sommes en recherche permanente du point d’équilibre entre l’architecture et le design de mode, en s’inspirant de notre environnement urbain et en réutilisant des matériaux, des formes pour créer des produits souvent en les détournant de leur utilisation traditionnelle. C’est un moyen pour nous de partager notre vision de la ville à travers nos yeux.
Quel est le point commun entre toutes ces pratiques et comment les fondez-vous en une pratique commune ?
D’abord, ce qui nous lie, c’est la construction. La seule différence entre nos projets, c’est le matériau de base. Changer de médiums nous aide à traiter tous ces matériaux sur un pied d’égalité. On construit notre pratique commune aussi grâce à notre vision similaire de notre environnement. Étant jumeaux, on partage plein d’influences culturelles, artistiques et architecturales. L’échange d’idées entre nous est super fluide, et on arrive rapidement à voir un sujet à travers les yeux de l’autre.
Nos créations sont vraiment marquées par notre histoire personnelle et notre vie en banlieue parisienne. Ça se ressent dans notre façon d’utiliser les éléments urbains et industriels, ça montre comment on comprend et interagit avec notre territoire.
Et puis on tient à intégrer les outils technologies modernes, comme la modélisation 3D et l’impression 3D, tout en gardant un rapport physique a la matière. Toutes nos pièces de mobilier sont sculptées la main et les vêtements sont aussi produit entièrement en interne, du patronage à la couture en passant par la teinture. Cette mixité nous permet de créer des projets qui sont à la fois novateurs et bien ancrés dans le savoir-faire artisanal.
Peut-on penser séparément esthétique et fonctionnalité ? En particulier, le vêtement de demain répondra-t-il au même cahier des charges que la maison ? Devient-il une forme d’habitat mobile ?
Pour nous, la beauté réside vraiment dans la fonctionnalité. Quand on réfléchit à cette idée de vêtement comme un habitat, on pense à l’architecte allemand Gottfried Semper. Il voyait les vêtements dans leurs formes les plus simples, comme le pagne, la chemise et le manteau, comme des sortes de premières architectures, des enveloppes corporelles. Cette vision influence pas mal notre manière de penser le design de vêtements chez Infrastructure Studio. On les voit un peu comme des expressions architecturales, mais super intimes et personnelles.
Notre objectif, c’est de créer des vêtements qui évoluent avec celui ou celle qui les porte. Toutes les marques d’utilisation et d’usure, pour nous, ça ne fait qu’ajouter à leur beauté. C’est pour cela qu’on utilise la rouille comme procédé de teinture, ça permet de faire vivre cette matière à travers un autre médium et de la diffuser. On ne conçoit pas juste des vêtements, mais une enveloppe qui fait le pont entre un individu et son environnement.
Un fil rouge de votre travail à travers la variété de ces médias est la dimension très architecturée aussi bien de l’objet que du vêtement : croisez-vous vos regards d’architecte pour l’un et designer de mode pour l’autre ? Comment s’enrichissent-ils ?
Notre gémellité a vraiment joué un rôle clé dans notre parcours créatif. Quand on était en études supérieures, chacun dans son domaine, on passait nos soirées à échanger sur nos projets et sur ce qui nous avait marqués pendant la journée. Cela nous a permis de chacun pouvoir mettre un pied dans le domaine de l’autre dès le début de nos études. On en rigole parfois en disant qu’on à chacun put faire 20 pour-cent d’étude supplémentaire en archi pour Arthur et en design de mode pour Maceo.
Cette combinaison a créé un dialogue créatif entre deux mondes qui ne se rencontrent pas souvent. Par exemple, notre utilisation de matières brutes comme le béton et l’acier dans les vêtements, ça vient un peu de la vision architecturale de Maceo. De son côté, Arthur amène une touche de finesse dans la forme, la texture et le mouvement, ce qui joue beaucoup sur nos projets d’architecture.
Chaque création, que ce soit un vêtement ou un objet, est faite avec un soin tout particulier pour la structure et la forme. On aime utiliser des formes simples, des matières brutes et créer des designs qui rappellent l’architecture, même pour des choses moins définitives que l’architecture.
Un autre point est la prise en compte de l’environnement : objets et vêtement qui sont comme des médiateurs entre l’environnement et comment la nature et le design urbain influencent-ils votre approche ?
On est vraiment inspirés par la façon dont la nature, l’environnement urbain et le design s’entremêlent. Dans notre travail, on considère nos créations, que ce soient des objets ou des vêtements, comme des fragments de notre lien avec notre espace. C’est une sorte de reflet de notre connexion avec notre territoire.
Il y a un aspect particulièrement intéressant dans notre rapport avec l’architecture moderne, le béton, et les villes actuelles. On a une relation assez ambivalente avec tout ça. D’une part, on est en quelque sorte fascinés par des projets comme les grands ensembles et le travail de le Corbusier par exemple, mais d’autre part, on est bien conscients des problématiques sociales qu’ils ont engendrées, comme la mise au « ban » d’une certaine partie de la population. C’est donc plus un attrait d’ordre plastique et esthétique, depuis enfants ces formes font partie de notre patrimoine inconscient, on les considère comme beau presque « par défaut ». Les grands ensembles, c’est un peu comme des boîtes en béton où les gens sont rangés, mais avec le temps, on développe une sorte d’affection pour ces espaces, malgré leurs défauts et on les revendique. C’est un mélange de fascination et de critique.
Venez découvrir le travail de Infrastructure Studio sur Maison&Objet du 18 au 22 Janvier au cœur du forum d’inspiration du salon, hall 6. Les équipes de prospectivistes et designers de Peclers Paris ont mis en scène dans INSPIRE ME!, les possibles applications aux domaine de l’hospitalité de la réconciliation entre science et nature.
Le forum INSPIRE ME! accueillera d’autres designers et créateurs inspirants comme Roxi Basa, Mâche Mâché…
- Maison&Objet, 18-22 Janvier 2024, Parc des Expositions Paris Nord Villepinte
- Forum INSPIRE ME! par Peclers Paris : Garden of the future, Hall 6
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