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Conçu par Peclers Paris, le thème de la nouvelle saison de Maison&Objet, TECH EDEN : un nouvel éveil naturel, explore l’évolution profonde de la relation entre science et nature, comme socle d’un avenir durable et souhaitable. Dans INSPIRE ME!, le forum d’inspiration du salon, Peclers Paris scénarise les possibles applications aux domaine de l’hospitalité de cette réconciliation entre science et nature. Rencontre avec quelques un des contributeurs du forum…

Rencontrez aujourd’hui Mâche&Maché, l’hyper-futur de l’alimentation…

Comment vous êtes-vous rencontrés et comment est né votre projet ?

Nous nous sommes rencontrés lorsque nous travaillions en agence d’innovation. Nous avions tous les deux décidé de nous spécialiser dans les sujets autour de l’alimentation. Au fil des projets que nous menions, nous avons affiné notre vision de l’innovation alimentaire : nous voulions concilier les savoir-faire culinaires aux procédés techniques et industriels. Nous avons ensuite défini par quelle approche y parvenir. Pour cela, nous sommes partis chacun renforcer nos compétences, Oriane en passant un CAP cuisine et en travaillant dans des restaurants étoilés et engagés. Arnaud en prenant la direction du design d’une startup foodtech et en développant une pratique plastique autour des machines. Nous nous sommes ensuite retrouvés pour monter le projet Mâche&Maché et allier nos compétences en design, cuisine et conception alimentaire.

Contrairement aux démarches très niches de design culinaire, vous ambitionnez d’apporter des solutions à grande échelle pour l’industrie agroalimentaire : peut-on concilier alimentation industrielle et durabilité ?

Quand on parle d’alimentation industrielle, on pense rapidement à des produits ultra-transformés, avec une liste d’ingrédients très longue, remplie d’additifs et mauvaise pour la santé et l’environnement. Pour autant, le problème de l’aliment industriel ne vient pas du fait qu’il soit transformé par des machines. Au contraire, la machine permet la production en grande quantité, la réduction des coûts et la démocratisation des produits. L’alimentation durable ne doit pas être un luxe, et nous sommes convaincus que la machine et la création industrielle permettent de démocratiser cette nouvelle façon de consommer. La limite du modèle actuel vient plutôt des logiques économiques qui sont appliquées (avoir le même goût partout, tout le temps, date de conservation longue, etc.). L’alimentation industrielle peut être durable, à condition de sortir des logiques économiques actuelles et de tester de nouvelles approches : en intégrant de nouveaux ingrédients, de nouveaux procédés ou de nouveaux modes de distribution et en étant transparent sur les étapes et procédés de transformation.

Vos propositions passent par la dématérialisation/« rematérialisation » des aliments (papiers, liquides), un procédé au cœur des représentations de la nourriture dans la science-fiction (cf. le film Soleil vert). Comment imaginez-vous l’alimentation de demain ?

Nos produits proposent de nouvelles typologies, mais servent à chaque fois de support à des aliments qui existent aujourd’hui et existeront demain. Nos papiers servent à emballer et sublimer les produits contenus, nos boissons servent à mettre en avant le travail artisanal des mixologues. Se nourrir n’est pas qu’ingérer des nutriments. C’est créer une expérience sensorielle, renforcer le lien social, transmettre une culture ou une identité. L’alimentation doit rester une expérience holistique. L’alimentation de demain sera toujours porteuse de sens, d’histoire et de valeurs. Elle continuera de proposer une expérience sensorielle totale, tout en intégrant de nouveaux modes de production et de transformations en lien avec l’évolution et la préservation de nos climats.

Conséquence de cette approche, l’aliment devient un matériau presque décoratif : pensez-vous que ces deux aspects en même temps se répondent ?

Complètement, on déguste avant tout avec les yeux. Pour qu’elle soit largement acceptée, l’alimentation durable doit proposer une expérience plus désirable que l’alimentation actuelle. Cela nous invite à proposer de nouvelles expériences, tout en gardant l’exigence du beau, du bon, et du durable.

Au passage, vous réconciliez artisanat et machine : peut-on parler d’alimentation « augmentée » ? Qu’est-ce que la machine vous permet qui vous serait impossible sans elle ?

Je ne sais pas si l’on peut parler de réconciliation entre artisanat et machine. Un pâtissier ne monte pas ses œufs en neige à la main, il utilise déjà la machine dans sa pratique. Notre approche part justement de ces gestes techniques artisanaux, pour les confronter à de nouvelles technologies. La machine permet alors de gagner du temps, d’avoir une certaine reproductibilité et de réduire les coûts. Mais la machine permet surtout de réfléchir à son produit différemment. En intégrant dès le départ les contraintes liées à l’outil de production, on se force à réfléchir sous un autre angle. Cela peut donner lieu à de nouveaux types de produits, ou de nouvelles façons de produire.

Venez découvrir le travail de Mâche Mâché sur Maison&Objet du 18 au 22 Janvier au cœur du forum d’inspiration du salon, hall 6. Les équipes de prospectivistes et designers de Peclers Paris ont mis en scène dans INSPIRE ME!, les possibles applications aux domaine de l’hospitalité de la réconciliation entre science et nature.

Le forum INSPIRE ME! accueillera d’autres designers et créateurs inspirants comme Roxi Basa, Infrastructure Studio


  • Maison&Objet, 18-22 Janvier 2024, Parc des Expositions Paris Nord Villepinte
  • Forum INSPIRE ME! par Peclers Paris : Garden of the future, Hall 6
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